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Disparition de Guy Georges (1928-2018)

samedi 3 février 2018 par Luc Bentz

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Guy Georges en 2010 (cortège UNSA lors d’une manifestation sur les retraites)

Le Syndicat des Enseignants, la Fédération UNSA Éducation et le Centre Henri-Aigueperse/UNSA Éducation sont au regret de vous informer du décès de notre camarade Guy GEORGES dans la nuit du 2 au 3 février 2018.

Guy GEORGES, militant du SNI de la Haute-Marne, s’est inscrit dans les pas de James Marangé puis d’Edmond Mouillet qui lui avait succédé à la tête de la section haut-marnaise du Syndicat national des instituteurs dont il avait pris la responsabilité en 1964 après avoir été, depuis 1959, secrétaire départemental de la FEN. En 1969, il est élu au Bureau national du Syndicat et devient secrétaire national chargé du secteur pédagogique en 1970 alors qu’André Ouliac est secrétaire général du SNI.

Guy Georges joue un rôle central dans l’élaboration du projet d’École fondamentale que le SNI adopte au congrès de Nantes de 1971, la définition de ce que doit être le maître de l’École fondamentale et sa formation. À un peu moins d’un demi-siècle de distance, on mesure encore à quel point restent actuelles les orientations qu’il porte et la philosophie éducative qu’elles traduisent. Mutatis mutandis, c’est bien la notion actuelle de « socle commun » qui en constitue l’actuel prolongement. Parallèlement, le SNI-PEGC revendique la revalorisation matérielle et morale de la fonction d’instituteur et l’abaissement à 18 heures de l’horaire statutaire d’enseignement pour les professeurs d’enseignement général de collège. En 1978, le SNI, devenu en 1976 SNI-PEGC, obtient un plan de transformation des emplois de remplaçants en postes d’enseignants titulaires-remplaçant qui permet la titularisation de plus de 30 000 jeunes. En 1979, c’est la négociation — avec le ministère Beullac — de l’allongement de la formation des instituteurs à trois années avec intervention de l’université (sanctionnée par la création d’un DEUG mention enseignement du premier degré).

En février 1976, Guy Georges succède à André Ouliac comme secrétaire général du SNI. Il participe au Bureau fédéral de la FEN. C’est une époque marquée à la fois par la lutte contre le projet Haby mais aussi les espérances qu’ont fait naître les progrès électoraux de la gauche. Après l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, Guy Georges assume quelques semaines l’intérim du secrétariat général de la FEN (André Henry étant devenu ministre du Temps libre), jusqu’à l’élection de Jacques Pommatau.

Son mandat est alors marqué par l’importance du combat laïque, les débats sur la transformation (inaboutie hélas !) du système éducatif et la revalorisation de la fonction d’instituteur négociée avec le gouvernement de Pierre Mauroy. En 1983, atteignant l’âge de la retraite administrative et conformément à l’usage syndical, il remet son mandat. L’élection de son successeur, Jean-Claude Barbarant, est marquée par un conflit devenu public au sein de la majorité du Syndicat, résolu in extremis.

Guy Georges s’inscrit alors dans le combat associatif et prend notamment la présidence de Solidarité laïque (1984-1999). Il est également porté à la présidence du CCOMCEN (Comité de coordination des Œuvres associatives, mutualistes et coopératives de l’Éducation nationale) de 1984 à 1993 (il est remplacé par Pierre Chevalier, ancien président de la MGEN). Guy Georges restait un militant engagé. Enfant de la FEN de 1948, il avait désapprouvé la scission de 1992, mais restait très attaché à la poursuite du combat pédagogique qu’il avait incarné par le Syndicat des enseignants dont il avait fréquenté de récents congrès jusqu’à ce que des difficultés physiques l’obligent à restreindre ses déplacements.

Il a publié une série d’ouvrages portant sur son itinéraire, les questions éducatives ou la laïcité, notamment La Bataille de la laïcité (1944-2004), dans le cadre d’une étude qu’il avait proposée au Centre Henri-Aigueperse/UNSA Éducation que SUDEL avait publiée dans la collection « les cahiers du Centre Henri-Aigueperse (UNSA Éducation) ».

Militant jusqu’au bout de sa vie, attaché à l’idéal émancipateur qui est celui de l’École laïque, Guy Georges aura été un combattant intellectuel jusqu’au terme de son existence, une de ces personnalités qu’on dit fortes, assurément, mais qui aura marqué de son empreinte des générations militantes dans les différents espaces, syndicaux ou associatifs, où il lui a été donné de témoigner de ses capacités de travail et de conviction.

Assurément, c’est une grande page de l’histoire du mouvement social et de l’éducation qui se tourne avec lui.

Voir en ligne : Notice Maitron sur Guy GEORGES

P.-S.

Les obsèques de Guy Georges auront lieu au cimetière du Père-Lachaise (75020 Paris), à 15 h 30 (salle de la Coupole). Entrée par la rue des Rondeaux (M° Gambetta).



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