Pierre Faure (1938-2013)

Pierrot,

Tes amis, tes camarades, tous ceux qui ont milité avec toi pour l’École laïque, sont là, nombreux autour de toi, aux côtés de Nicole, Béa, Jean-Michel, Laureline, sans oublier Maya et David restés à la Réunion.

Nous sommes aujourd’hui réunis pour t’accompagner une dernière fois et te dire combien tu as été important pour le département du Gers dans ces dernières décennies et combien tu as été estimé par tous ceux qui t’ont rencontré.

Cette École, tu l’as servie en tant qu’enseignant. PEGC, tu as travaillé dans plusieurs collèges du département avant de te fixer à Condom où tu passeras l’essentiel de ta carrière.

Syndiqué au SNI dès ton arrivée avec Nicole dans le Gers, très rapidement, tes convictions t’amènent à t’engager dans le syndicalisme :

• 1972 : tu deviens responsable syndical du canton de Condom ;
• 1975 : tu entres au Conseil Syndical ;
• 1976 : tu deviens le trésorier de la section.

Quelques années plus tard, tu siègeras à la CAPA des PEGC à Toulouse. De 1985 à 1992, tu seras élu secrétaire général départemental.

Durant cette période, au-delà de la défense des personnels, c’est l’École publique que tu défendras en mettant l’accent sur la réalité particulière des départements ruraux tant au niveau des écoles maternelles et élémentaires qu’au niveau des collèges. Ton charisme et ta force de conviction permettront de rassembler autour d’une même table l’ensemble de la communauté éducative, l’administration et les élus pour définir un projet d’avenir.

Tu seras aussi une des chevilles ouvrières dans la création du SE et de l’UNSA,

Attaché à la justice sociale, tu t’es investi à la MGEN : élu au comité de section dès 1986, tu acceptes la responsabilité de trésorier de 1994 à 2002. Parallèlement, tu milites activement au sein de l’Autonome de Solidarité et de la MAE où, là encore, pendant plus de dix ans, tu assureras la trésorerie. Dans les années quatre-vingt, tu participes activement au redémarrage de la JPA dans le département. Tu en seras le secrétaire durant dix années.

Est-il besoin de rappeler au-delà de ces responsabilités que tu as été membre de nombreux conseils d’administration : Pupilles de l’Enseignement Public, APAJH, MRIFEN, et membre fondateur du Fonds de soutien aux organisations laïques. Tu as soutenu chaque fois qu’il était nécessaire les actions menées par la FALEP [1], les DDEN et l’OCCE. À Condom, tu as longtemps œuvré au sein de l’Amicale laïque.

Toutes ces responsabilités ont amené de nombreuses rencontres qui ont permis à chacun d’entre nous de te connaître et de t’apprécier.

Ton fort accent audois ne passait pas inaperçu, mais c’est surtout ta gentillesse, ton sens de l’écoute, du dialogue, ta faculté d’analyse, ton esprit de synthèse ,ta volonté de toujours essayer d’arriver à un consensus qui ont fait de toi un homme apprécié et écouté autant au niveau départemental que national. Tu as su créer des liens d’amitié indestructibles qui se traduisent aujourd’hui par l’assistance présente en ce moment de recueillement.

Mais je ne peux te quitter Pierrot sans rappeler le bon vivant que tu as été, faisant saliver ton auditoire lorsque tu nous expliquais la recette du lapin cuit à la ficelle (graisse), l’amoureux de la nature qui aimait parcourir la montagne en compagnie de Nicole, le passionné de rugby et supporter inconditionnel du Stade toulousain, le passionné de modèles réduits qui faisait revivre ses bateaux quand il nous les présentait ou le militant plus sérieux qui rencontra au début des années quatre-vingt-dix ce « demi dieu » venu d ’un ministère parisien et qui essaya vainement de t’expliquer, à toi le Gersois, ce qu’était un département rural, mais surtout le grand père attentionné et fier de ses petites filles.

Nicole, Béa, Jean-Michel, Laureline, au-delà de l’immense peine que vous éprouvez et que nous partageons, je tiens à vous redire que Pierrot a, pour nous tous, été un ami, un exemple, une référence que nous n’oublierons pas.