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vendredi 15 novembre 2013 par
par Denis Abécassis [1]
La formation tout au long de la vie fait consensus. Plusieurs directives européennes du siècle dernier et des dizaines de recommandations ont été approuvées par les états. L’ONU, à travers les travaux de l’Unesco, l’a défini comme prioritaire depuis longtemps. La charte des universités européennes pour l’apprentissage tout au long de la vie » de l’EUA [2] en 2008 , a été ratifiée par les présidents d’universités ; pourtant les universités françaises, contrairement à celles d’autres pays, ne s’en sont pas encore emparées.
Alors que tout le monde reconnait que l’Enseignement supérieur et l’Université ont un rôle essentiel à jouer dans la formation, dans l’élévation des compétences, dans une société en mutation, dans une sortie de crise économique attendue, dans le développement des territoires, … , les universités demeurent frileuses dans ce domaine. À quelques initiatives près, les innovations restent isolées et peu valorisées par les établissements.
Jean-Pierre FINANCE [3], précise que l’EUA et la CPU [4] souhaitent « tout faire pour que la FTLV(formation tout au long de la vie) devienne une activité de premier ordre dans les universités », mais il s’empresse d’ajouter « entre le dire et le réaliser il y a une distance » et conclut : « nous avons donc un gros travail ».
La FTLV bouscule l’université et la place sur un marché triplement concurrentiel : concurrentiel entre les universités ; concurrentiel avec des organismes de formation privés ; et désormais de plus en plus en concurrence avec des offres de formation internationales amplement accessibles par le Web.
De plus la FTLV suppose l’implication de plusieurs catégories d’acteurs ; les collectivités territoriales, au premier rang desquelles les régions ; les entreprises, le patronat et les syndicats qui gèrent les OPCA [5] ; l’ensemble des personnels des universités.
Ce colloque a permis de soulever des questions, de repérer les obstacles, de souligner les faiblesses des universités françaises dans l’amplification des dispositifs de FTLV, tels que : l’absence de reconnaissance de l’engagement des enseignants et des personnels qui s’y impliquent ; l’évolution des structures des universités ; le caractère ponctuel des partenariats ; les besoins en formation des collègues à la pédagogie ainsi qu’à de nouvelles techniques.
La FTLV se diffuse dans tous les pays : « Trois tendances lourdes en interactions se dessinent sur le plan mondial ; la mondialisation, la numérisation et la marchandisation » souligne Yves Attou [6].
La FTLV est un espoir de la société, les universités ont le devoir d’y répondre !
[1] Denis Abécassis, enseignant-chercheur en sciences économiques à Paris Ouest-Nanterre a assumé la coordination générale des travaux préparatoires au colloque ainsi qu’à son organisation. Il était également dans cette période responsable du département « recherches » du CHA/UNSA Éducation. Il est actuellement (2013) président d’AUNEGE (Association des universités pour le développement numérique en économie et gestion).
[2] EUA : Association européenne des universités : www.eua.be.
[3] Alors président de l’université de Lorraine, il représentait la CPU.
[4] Conférence des présidents d’université
[5] Organismes paritaires collecteurs agréés pour la formation continue.
[6] Yves Attou est pprésident du Comité mondial de l’éducation-formation tout au long de la vie.