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Bac pro en 3 ans et nouvelles trajectoires : présentation

lundi 24 mars 2014 par Luc Bentz

Le baccalauréat professionnel en trois ans : les élèves de lycée professionnel entre nouvelles trajectoires de promotion scolaire et risques d’espoirs déçus : présentation de la recherche (Pierre Yves Bernard, James Masy, Vincent Troger) conduite par une équipe du Centre de Recherche en Éducation de Nantes (CREN) pour l’UNSA Éducation. (Documents accessibles en téléchargement en fin d’article.)

Conformément à ses principes, l’UNSA Éducation est attachée à l’indépendance scientifique des équipes de recherche avec lesquelles elle travaille. En revanche, un comité de suivi composé de syndicalistes a permis de nourrir un dialogue fécond entre les chercheurs et le CHA/UNSA Éducation sur les objectifs, les méthodes, l’analyse des résultats, les hypothèses ou interrogations des uns et des autres en cours de route [1].

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Comité de suivi de la recherche « bac pro en 3 ans : nouvelles trajectoires », 15 janvier 2014. Au centre, Vincent Troger (CREN, université de Nantes).

Le rapport final a été présenté à un comité de suivi comprenant notamment des représentants des syndicats nationaux de l’UNSA Éducation les plus directement concernés : SE-UNSA (enseignants), SNPDEN (chefs d’établissement), SI.EN (inspecteurs de l’éducation nationale pour le champ « enseignement technique »).

Nous tenons à remercier l’équipe de recherche et, en particulier, Vincent Troger, maître de conférences à l’université de Nantes, pour sa disponibilité et son engagement.

L’ensemble de cette « commande UNSA Éducation » est accessible ici en accès ouvert au format PDF. Le CHA/UNSA Éducation vous propose trois téléchargements possibles de la recherche conduite par le CREN :

(Ces liens sont rappelés à la fin de la page, après le résumé de l’étude qui suit.)

Résumé de la recherche par l’équipe de recherche du CREN

L’objet de notre recherche était d’évaluer les effets de la réforme du baccalauréat professionnel sur les trajectoires des élèves de lycée professionnel (LP).

Nous avons enquêté entre octobre 2009 et mai 2013 auprès de deux panels successifs de 465 élèves et 532 élèves, dans les mêmes établissements de l’académie de Nantes.

Notre première conclusion est qu’en terme d’image et d’attractivité des LP, la réforme est un succès. 81% des élèves interrogés en 2009 se déclaraient satisfaits de leur orientation, et cette proportion était la même quatre ans plus tard parmi les 143 élèves que nous avons pu interroger six mois après le bac.

Les raisons de cette satisfaction ont été clairement exprimées au cours des 53 entretiens que nous avons conduits avec ces élèves. La réticence habituelle des familles à l’égard de l’enseignement professionnel a été doublement réduite par la réforme :

  • d’une part parce qu’en ramenant la préparation du bac pro à trois ans elle a institué une égalité symbolique avec les autres bacs ;
  • d’autre part parce que la réforme a ouvert plus largement l’accès aux études post-bac.

Dés l’entrée en seconde, 59% des élèves interrogés formulaient un projet de poursuites d’études, très majoritairement en BTS, et 61% des élèves interrogés en terminale avaient maintenu ce projet.

Notre seconde conclusion est qu’au-delà de ce succès d’image, la réforme a pour principale conséquence de cliver fortement les publics de lycée professionnel (LP).

D’un côté, il y a ceux qui obtiennent le baccalauréat dans des spécialités où ils sont assez facilement admis en BTS et où les savoirs expérientiels qu’ils ont acquis au cours des stages y sont valorisés. Dans les spécialités ou l’accueil en BTS est plus restrictif, leurs situations sont plus fragiles et beaucoup abandonnent pour alterner emplois précaires et formations plus ou moins qualifiantes.

De l’autre côté, il y a tous ceux qui décrochent avant le bac ou échouent au bac, alors que le BEP, réduit à un diplôme intermédiaire, leur offre désormais peu de garanties d’insertion.

La réforme a donc introduit au sein des LP ce que le sociologue Pierre Merle a appelé la démocratisation ségrégative.

Nous avons enfin été impressionnés par l’engagement des enseignants dans cette réforme. Pourtant, les 20 professeurs que nous avons interrogés ont unanimement regretté que son application unilatérale pénalise les élèves qui auraient besoin de plus de trois ans pour atteindre le niveau requis.

C’est pourquoi nous préconisons une modularisation des formations qui permettrait à la fois d’aménager la durée des parcours en fonction des besoins des élèves et de penser les services des enseignants en fonction des nouvelles obligations que la réforme génère en termes de suivi de stage et d’individualisation des formations.

Documents joints


Notes

[1Programme AO 2011-1, réalisé avec le concours de l’IRES.

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