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lundi 15 juin 2015 par
Le résumé, repris dans cette page, la synthèse et le rapport complet de la recherche ont été rédigés sous la seule responsabilité de l’équipe scientifique dirigée par le Pr Gilles Ferréol, conformément aux règles déontologiques que l’UNSA Éducation s’applique dans un tel cas (le commanditaire de l’étude n’interfère pas dans le travail scientifique).
Itinéraires professionnels et discontinuités :
le cas des « enseignants décrocheurs »
sous la direction de Gilles FERRÉOL
(laboratoire C3S, Université de Franche-Comté)
Cette contribution se situe au croisement de différents champs d’investigation ayant trait à l’éducation et à la formation, aux carrières et aux trajectoires professionnelles, au travail et aux organisations. La prise en compte des représentations et des identités, des sentiments et des émotions est ici privilégiée, de même que les approches d’inspiration compréhensive se rapportant à la problématique de l’engagement et de la désimplication, de la vulnérabilité et des risques psychosociaux, du don ou de l’estime de soi et des blessures ou des violences ordinaires.
La recherche prend notamment appui sur une enquête de terrain menée, entre novembre 2013 et février 2015, dans une académie de taille moyenne ayant expérimenté depuis quelques années un dispositif original de soutien et d’accompagnement individualisé, tourné vers la résolution de problèmes pédagogiques ou de gestion des classes et, plus généralement, vers la prévention des facteurs de fragilisation ou de décrochage. L’état des lieux auquel on aboutit fournit des indications pertinentes quant au repérage et à la spécification des publics pris en charge en fonction des tranches d’âge, du genre, des disciplines, de l’ancienneté dans le poste, du type de collège ou de lycée. La manière dont sont diagnostiqués, dénombrés ou classés ceux qui peuvent être appréhendés comme étant en grandes difficultés nous renseigne, par ailleurs, sur les attentes, les priorités et les marges de manœuvre de ceux qui ont la capacité d’expertise et les moyens d’impulser telle ou telle action.
À travers ce processus de désignation ou de catégorisation, il importe de distinguer ce qui est du ressort d’une vision psychologisante, raisonnant en termes de « déficiences » ou d’ « insuffisances » et mettant en évidence la « dénégation » des problèmes, et ce qui correspond à des jeux de pouvoir, des mises en scène ou des éléments de contexte comme, par exemple, des réformes de programmes, le développement des technologies de l’information et de la communication ou bien encore des visites d’inspection.
Le poids des jugements émis ou des réputations, les relations avec la hiérarchie, les collègues ou les parents d’élèves sont également à mentionner, les solutions envisagées pouvant parfois entraîner des effets non souhaités, lesquels – à leur tour – sont à même de renforcer la défiance. En interrogeant d’autres populations sur d’autres sites et en retraçant des histoires de vie à partir de portraits représentatifs des cheminements suivis, il est alors possible de prendre la mesure d’éventuelles désillusions ou, par le biais de bifurcations ou de reconversions, de nouvelles espérances et de nouveaux défis.
La synthèse présente les travaux avant l’avantage de l’exercice (un document plus court), mais la perte d’éléments plus détaillés, plus fins — et notamment un certain nombre de parcours personnels qu’on trouvera dans le rapport complet.
Voir en ligne : Télécharger le rapport complet (PDF, 198 pages)