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Anniversaire de la loi de Séparation de 1905

mardi 9 décembre 2014 par Luc Bentz

Parce qu’elle « garantit la liberté de conscience », la loi de séparation des églises et de l’État du 9 décembre 1905 est toujours d’actualité !

Le 9 décembre 1905 était promulguée la loi de séparation des églises et de l’État. Celle-ci, comme le rappelle un article du site de l’UNSA Éducation, est en en fait la meilleure définition qui soit de la laïcité puisqu’elle prévoit, en son article premier que « la République assure liberté de conscience ».

Ce même article premier précisait dans sa seconde phrase que la République « garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public ». La République n’est donc pas antireligieuse. Sur ce point, sans exclure de plus amples lectures, on se doit d’inviter à la lecture de cette note sur Jaurès et la laïcité que l’historien Benoît Kermoal a publiée sur le site de la Fondation Jean-Jaurès [1].

C’est dire que les tentatives de stigmatiser une religion ou, au contraire, au nom des prétendues « racines chrétiennes » de l’Europe ou de la France, de considérer que certaines religions sont « plus égales que les autres » — ces tentatives-là, donc, contreviennent à l’esprit et à la lettre de la loi de 1905. Ceux qui se situent dans ces cadres de stigmatisation/préférence insultent la laïcité dont ils se prétendent les thuriféraires [2].

Mais le libre exercice des cultes est défini comme une liberté seconde par rapport à la liberté de conscience qui n’appartient qu’à l’individu ou, plutôt, comme une liberté qui ne saurait justifier la remise en cause de la liberté de conscience individuelle [3]. C’est ce qui fonde la République laïque (démocratique et sociale, complète l’article premier de la Constitution). La République est en effet une République de citoyens et non un agrégat de communautés dans lesquelles on enfermerait ou étiquetterait arbitrairement les individus.

Répétons-le : la laïcité, c’est la liberté de penser ; ce ne saurait être l’alibi des enfermements et des exclusions aux exhalaisons racistes par quelque paradoxal gauchissement (au sens physique du terme) du vocabulaire.

Voir aussi, sur le même thème, le dossier réalité, cent ans après son adoption, sur l’actualité de la loi de 1905 (colloque UNSA Éducation)., et notamment cet avant-propos de Laurent Escure.

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Loi de 1905

Voir en ligne : Loi de séparation du 9 décembre 1905 : toujours d’actualité ! (Site UNSA Éducation)


Notes

[1C’est d’autant plus utile qu’on sait que le rôle qu’il a joué, au sein des gauches, comme on disait à l’époque, dans la préparation et le vote de cette loi.

[2On ne saurait d’ailleurs manquer de rappeler que si le thuriféraire est devenu, dans le langage courant et par extension, une « personne sans mesure dans la louange de quelqu’un ou de quelque chose », le Trésor de la langue française précise qu’originellement il s’agit du clerc qui est chargé de l’encensoir et de la navette [vase contenant l’encens] au cours des cérémonies solennelles".

[3On peut rapprocher d’ailleurs cet élément de la loi de 1905 de l’article 10 de la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 qui appartient, rappelons-le, au « bloc de constitutionnalité » : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi..

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