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Jacques Simon, La Fédération de l’Éducation nationale pendant la guerre d’Algérie (1954-1958)

mercredi 21 janvier 2015 par Guy Putfin

Jacques Simon, La Fédération de l’Éducation Nationale pendant la guerre d’Algérie 1954-1958, L’Harmattan, décembre 2014, 216 pages, 21,50€.

Le livre de Jacques Simon est divisé en deux parties. La première retrace, à grands traits, et en dix petits chapitres, les origines de la FEN, dans le contexte historique et social, allant de la loi de 1884 autorisant les syndicats, à la FEN, à la veille du début de la guerre d’Algérie. Cela passe bien entendu par la création du Syndicat national des Instituteurs (SNI), puis de la Fédération générale de l’enseignement (FGE) dans l’entre-deux-guerres. Après la reconstitution des syndicats, c’est la création de la FEN sur la base de la démocratie syndicale interne et de l’indépendance à l’égard des partis politiques ; puis son passage à l’autonomie. Cette première partie s’achève sur les positions de la FEN face à la question coloniale, et en particulier sur l’Algérie, où le SNI et la FEN ont de nombreux syndiqués dans l’enseignement.

La seconde partie traite le cœur du sujet : la FEN dans la guerre d’Algérie de 1954 à 1958. Là encore , nous suivons chronologiquement, en dix autres courts chapitres, l’évolution de la situation en Algérie, mais aussi ses conséquences sur la vie politique française, et les réactions et positions du SNI et de la FEN à chaque étape.

Dans cette période, la grande originalité du SNI et de la FEN tient à leur position syndicale. Concernant l’Algérie, le congrès du SNI, en juillet 1955, puis celui de la FEN, demandent l’ouverture d’une conférence de la Table ronde regroupant les représentants de toutes les populations concernées sans exclusive. Ils demandent également la libération de Messali Hadj, et apportent leur soutien à la Fédération de France de l’Union syndicale des travailleurs algériens (USTA) notamment à l’occasion de l’assassinat, par le FLN, de son secrétaire général, Ahmed Bekhat. Concernant le syndicalisme en général, c’est l’appel pour un mouvement syndicat uni et démocratique (MSUD), initié par le secrétaire général du SNI, Denis Forestier, lancé en juin 1957 avec Roger Lapeyre de FO et Aimé Pastre de la CGT. Enfin, le SNI et la FEN sont les seules organisations syndicales à avoir appelé à une grève générale le 30 mai 1958 pour défendre les institutions démocratiques et protester contre l’arrivée au pouvoir du général De Gaulle.

Le livre comprend ensuite 46 pages de documents annexes, en particulier, des extraits des motions de congrès et des articles de l’École libératrice.

La première partie du livre m’a rappelé la séquence sur l’histoire du syndicalisme que nous organisions dans les stages de formation de la FEN, et m’a permis de relever quelques erreurs ponctuelles.

On aurait aimé que la seconde partie aille jusqu’en 1962, bien que Jacques Simon explique, dans sa présentation, les raisons du choix qu’il a fait de s’arrêter en 1958. En effet, La FEN joua un rôle particulier jusqu’après les accords d’Evian. Et on aurait pu inclure dans l’étude la mise en place de l’Exécutif provisoire algérien, la négociation des accords de coopération et l’organisation de la rentrée scolaire d’octobre 1962.

Globalement, ce livre est un hommage à la position du SNI et de la FEN, étayé par les textes de congrès et des articles des revues syndicales.

Guy Putfin

Voir en ligne : fiche de l’ouvrage sur le site de l’éditeur (L’Harmattan)


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