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Le Front populaire et l’École (Benoît Kermoal)

samedi 3 septembre 2016 par Luc Bentz

Benoit Kermoal vient de publier, pour la Fondation Jean-Jaurès, une note sur « le Front populaire et l’École ». Nous avions déjà relevé l’intérêt des travaux de l’auteur, accessibles et formateurs tout à la fois, sur Jean Jaurès à l’occasion de la commémoration du centenaire de sa mort.

Cette belle synthèse en dix-sept pages permet de retracer ce que furent l’engagement réformateur et la détermination de Jean Zay, mais ce que furent aussi les obstacles qu’il dut affronter, dans une réalité connue des historiens spécialistes du sujet, mais que voile trop souvent la mythologie du ministre martyr->article124] de la République.

La note de Benoît Kermoal, plus que son titre générique ne le laisse supposer (Le Front populaire et l’École) est logiquement centrée sur l’action réformatrice de Jean Zay. Nous l’avons à plusieurs reprises évoquée ici-même, dans une période de bouillonnement pédagogique marquée, par exemple, par la création des Céméa. Le Centre Henri-Aigueperse/UNSA Éducation a évidement relevé les références nombreuses aux militants de la Fédération générale de l’enseignement de l’époque dont l’UNSA Éducation d’aujourd’hui est l’héritière. Il s’agit principalement de militants issus du Syndicat national des instituteurs (on disait « le SN » à l’époque) comme Delmas, Lapierre ou René Paty et du SPES (Syndicat de l’enseignement secondaire). En attestent en particulier les références nombreuses à cette École libératrice qui reste plus que jamais un objectif d’actualité.

Benoît Kermoal ne manque pas de rappeler pertinemment à quels obstacles Jean Zay a dû se contronter. Des incompréhensions ou des réticences ici (le SNI rétif à l’évolution des écoles normales), mais surtout des conservatismes là (Hippolyte Ducos, la société des agrégés... déjà, pourrait-on dire).

Au-delà du mythe historique (dont tout le monde se réclame), la situation peut avoir comme un parfum d’actualité. En tout état de cause — sans sombrer dans l’anachronisme —, elle retrace dans un volume réduit, mais avec les précisions nécessaires, ce qu’a été la démarche de transformation engagée par celui dont Léon Blum a volontairement fait, à 31 ans, l’un des ministres les plus emblématiques du Front populaire. Malgré les conservateurs de gauche (naturellement au nom des intentions les plus pures), malgré la haine virulente — qui se révèlera meurtrière en 1944 — d’une certaine droite.

C’est l’occasion pour nous de rappeler cet ouvrage d’Antoine Prost sur le Changement à l’École, qui fait aussi une large place à Jean Zay. Soulignons d’ailleurs que la problématique du changement est présente chez l’auteur dont la conclusion évoque la réforme du collège par laquelle Najat Vallaud-Belkacem a eu la tâche — difficile on le sait — d’exécuter et d’interpréter, au sens musical du terme, la partition tracée par la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République, dite « loi Peillon » du 8 juillet 2013.

Voir en ligne : « Le Front populaire et l’École » par Benoît Kermoal (site de la Fondation Jean-Jaurès).

P.-S.

Avec l’aimable autorisation de la Fondation Jean Jaurès, nous mettons à disposition la note au format PDF (voir également ci-dessous le lien vers la page originelle).


Documents joints


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